Published by Inge Geerdens, on 30/03/2008
Ce matin, j’ai failli m’étrangler avec mon café lorsque j’ai lu dans un journal que seuls quatre employés sur dix ont confiance dans leur propre entreprise. C’est en tout cas ce que prétend le bureau de consultance Krauthammer, sur base d’un sondage européen. Quatre sur dix !
Mais ce n’est pas tout : seulement 30 % des personnes interrogées trouvent que leur entreprise propose des formations et des salaires satisfaisants. En clair : sur dix employés, sept – oui, sept ! – sont mécontents de votre gestion des ressources humaines. Je vous épargne d’ailleurs les autres résultats mais, en résumé, la plupart des employés n’ont pas une bonne opinion de leur employeur.
Ce n’est pas nouveau. Les employeurs ont mauvaise presse depuis de nombreuses années et ne semblent pas à même de changer les choses. « À chacun sa vision des choses… », me dis-je souvent lorsque la frustration l’emporte. Mais bon, une relation se vit à deux, même une relation employé-employeur. Se pose dès lors la question de savoir si ces employés insatisfaits font eux-mêmes quelque chose pour améliorer la situation.
Je crains que non. L’expérience m’a appris qu’ils restent à leur poste et se résignent à cet état de fait. C’est quand même grave de traîner les pieds pour se rendre au bureau tous les matins, non ? Et c’est également dommage pour les supérieurs et les collègues, qui ignorent souvent qu’il y a un problème. Ils l’ignorent d’autant plus si l’employé en question fournit un bon travail et atteint ses objectifs. Où cela finira-t-il ? Avec un burn-out ? Une dépression ?
Si l’on se fie à cette étude, nous, employeurs, ne sommes pas étrangers à ce problème. Ce serait dû à un manque de communication interne. Et ça, je veux bien l’admettre. Nous sommes accaparés par la gestion de notre entreprise et n’avons pas toujours le temps d’expliquer précisément les décisions directoriales et les changements stratégiques à nos employés. Cette surcharge de travail explique en partie pourquoi seul un tiers des employés pense que la direction est efficace. Nous sommes rarement disponibles à cause de notre agenda saturé. Et c’est ainsi que se crée inconsciemment une sorte de barrière. Les employés ne savent pas tout ce que nous faisons et nous voient seulement courir dans tous les sens. Normal qu’ils s’interrogent sur notre efficacité.
La solution est, selon mon expérience, de se réunir régulièrement avec son équipe. De préférence chaque semaine. Donnez des explications sur les décisions stratégiques et celles qui touchent le personnel, dévoilez les plans pour les semaines à venir et essayez de savoir ce qui ne va pas chez vos employés. Alors chacun se sentira impliqué. J’essaie de le faire moi-même, mais je n’y arrive pas toujours. Des cas de force majeure, vous savez ?
D’un autre côté, je ne peux m’empêcher de me demander si les discussions internes fréquentes renforcent réellement la confiance des employés dans la gestion de l’entreprise. Parois je me dis que nous vivons dans une société où il est de bon ton de charger les patrons de tous les péchés d’Israël. Celui qui sort du rang doit donc, malheureusement, faire attention.
(Ce ‘billet’ est paru également dans L’ Echo)
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