Published by Inge Geerdens, on 29/04/2008
L’indignation est mère de toute chose, tel pourrait être le titre d’une récente interview des dirigeants syndicaux Luc Cortebeeck (ACV) et Rudy De Leeuw (ABVV) dans « Humo ». Voilà le seul point de vue exprimé dans cet article avec lequel je sois d’accord. Personnellement, j’ai été « indignée » par de nombreuses déclarations de ces messieurs. J’ai d’ailleurs un message important à leur faire passer : arrêtez de considérer toutes les entreprises de la même façon. Une PME n’a rien à voir avec une multinationale.
Cela fait longtemps que les entreprises ne sont pas en odeur de sainteté. Mais ces derniers mois, c’est la curée. Je ne peux pas ouvrir le moindre journal sans voir des pages remplies de critiques. Il paraît que nous recevons trop de cadeaux du gouvernement fédéral, que c’est de notre faute si le pouvoir d’achat diminue et que nous ne cessons de nous plaindre des salaires élevés. Les entrepreneurs sont mis au pilori, sans aucune distinction. Et que ce soient surtout les grandes entreprises qui engendrent ce ressentiment n’intéresse personne. Les petits entrepreneurs sont des escrocs et des menteurs, pas vrai ?
Les deux dirigeants syndicaux en rajoutent une couche. Ils prétendent que l’économie belge souffre parce que les entreprises ne sont pas suffisamment innovantes. Ce genre de propos fait mal. Croient-ils vraiment que les PME qui se contentent de fournir un produit de base ont une chance de survie ? Moi, je n’en connais aucune. Nous travaillons tous avec acharnement pour offrir des produits créatifs et novateurs. C’est d’ailleurs la clé du succès. Une PME qui n’est pas créative est en sursis.
Franchement, les syndicats n’ont rien à apprendre aux entrepreneurs belges en matière d’innovation. Cela fait des années qu’ils inventent l’eau chaude avec une candeur et une satisfaction infantiles. Innover? Montrez-nous donc le chemin…
Lorsque je vois les bénéfices de certaines multinationales ou les primes de leurs dirigeants, j’en ai aussi le vertige. Il est normal que les syndicats s’en émeuvent, d’autant plus que le sujet est très porteur. Et lorsque ces entreprises mettent ensuite à la porte de nombreuses personnes, je comprends leur indignation.
Mais en quoi cela concerne-t-il les PME ? En rien, je peux vous l’assurer. Si nous licencions des employés, c’est pour survivre, pas pour faire monter notre cours boursier ou augmenter nos bénéfices. Cela s’appelle vivre selon ses moyens. Si nous ne le faisons pas, nous mettons la clé sous le paillasson. Est-ce inacceptable ?
Messieurs, il est temps que vous vous rendiez compte que votre volonté de protéger les employés des grandes entreprises étouffe les PME sous les réglementations. Toutes ces lois sur mesure pour les multinationales nous compliquent la vie. Surtout lorsqu’on démarre son activité. Prenez garde à ne pas paver l’enfer de bonnes intentions. Les PME représentent plus de 60 % des emplois en Belgique. Vous ne voudriez quand même pas que ce secteur fasse une grande restructuration ? Un syndicaliste prévenu en vaut deux.
Bonjour Inge,
Je partage totalement vos avis exprimés dans cet article.
Cordialement,
Georges Van Simpsen.
Your email address will not be published. Required fields are marked*