Published by Inge Geerdens, on 25/10/2008
Dès l’année prochaine, il sera possible de vérifier si des employeurs pratiquent des discriminations à l’embauche à l’égard de certains groupes de personnes. Ainsi en a récemment décidé notre Ministre fédérale de l’Emploi Joëlle Milquet. La ministre a tout de même jugé utile de préciser que l’objectif d’une telle mesure n’était pas de viser les entreprises. Vraiment ? Il me semble au contraire qu’il s’agit là d’une chasse aux sorcières particulièrement bien orchestrée. Pour moi c’est clair : le meilleur candidat reçoit la place. Et cela fonctionne dans les deux sens. Quoi qu’on en pense, la discrimination « positive » reste de la discrimination.
Opérer des tests pour déceler la discrimination, il fallait y penser. L’administration vérifiera par le biais de tests « représentatifs et ciblés » si un employeur opère une à l’égard des handicapés, des étrangers ou des femmes. Dans ce cadre, elle pourra notamment envoyer de faux curriculum vitae. L’État va donc se lancer dans les faux en écriture. Et tout ça pour embarrasser les entreprises ou ternir encore un peu plus leur image. C’est fou.
Je me demande si l’État compte également pratiquer de tels tests à l’intérieur même ses propres rangs. Je rêve, bien sûr. Mais je seriaus quand même curieuse d’en connaître les résultats. Les administrations emploient, en effet, très peu d’étrangers et d’handicapés. Comme je l’ai écrit la semaine passée, ensemble – État, employeurs et employés –, nous ferions mieux d’effectuer une grande étude afin de découvrir les raisons et l’origine d’une telle discrimination. Cela nous permettra de prendre les mesures qui s’imposent et de réfléchir à l’élaboration d’une politique générale à laquelle chacun participera. Une telle démarche est indispensable si nous désirons conserver notre bien-être économique.
D’ailleurs, je ne comprends pas du tout les employeurs qui excluent d’office certaines personnes des offres d’emploi. Pour moi, c’est le signe d’un esprit borné et étroit, des caractéristiques que je n’associe pas à l’entrepreneuriat. À titre personnel, j’engage le meilleur candidat. Point barre. Qu’il s’appelle Mohammed, qu’il soit à moitié paralysé ou qu’il soit une femme. C’est ma philosophie de recrutement. Les capacités, l’expérience, la préparation personnelle, le bon sens et l’initiative : voilà les critères qui comptent vraiment pour moi. Tout le reste me semble sans aucune importance.
Je suis convaincue que de nombreux employeurs et responsables des ressources humaines pensent de la même façon que moi. Le candidat qui dispose des meilleurs atouts aura la place. Il n’est pas possible d’être plus juste. Je ne crois pas à la discrimination positive ou aux quotas. Personne n’y gagne. Et les tests de discrimination souffrent des mêmes maux. Médiatiquement porteurs, parfaits pour handicaper encore davantage les entrepreneurs belges, ils ne feront sûrement pas avancer les choses. À bannir donc.
(Ce ‘billet’ est paru également dans L’ Echo)
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