Published by Jean-Yves Huwart, on 06/11/2010
Les blouses blanches autour des chaînes de montage automobile appartiennent-elles au passé ? Fini les laboratoires acoustiques, les bancs d’essai de moteur ou les tests de résistance pour de nouveaux matériaux de carrosserie ?
Au contraire. En 2009, le constructeur automobile allemand Daimler avait préservé ses budgets réservés à la recherche et développement (R&D). Mieux, le groupe avait augmenté ses investissements de 1 milliards d’euros, portant l’enveloppe totale à 4,4 millards d’euros….
« Sans de nouveaux produits, un constructeur automobile n’est rien », rappelait alors Thomas Weber, le directeur développement de Daimler.
Une nouvelle démarche d’innovation basée sur l’ouverture et la participation
C’est parce que le robinet de la nouveauté nécessite aujourd’hui un débit plus abondant que la firme de Stuttgart a élargi son modèle d’innovation afin de pourvoir intégrer des inputs différents que ceux issus de ses labos.
Voici trois ans, Daimler a mis en place un programme spécifique, Business Innovation, auquel les employés ont la possibilité de participer.
Une équipe d’une quinzaine de personnes encourage chacun à proposer des idées originales axées, a priori, davantage sur d’autres manières de voir l’activité et les services de l’entreprise. La collecte de ces suggestions et idées de projets est facilitée par la mise en place d’un portail collaboratif en ligne.
Résulats, trois ans plus tard :
Thinking outside the car – soutien à l’innovation de rupture
Selon Jérôme Guillen, le responsable du programme, Business Innovation a permis de féconder des approches inédites, très en rupture avec la sage progression de l’innovation traditionnelle chez Daimler.
Constat : ces discussions ouvertes apportent au groupe allemand plus de fantaisie dans sa construction stratégique. Elles permettent à l’entreprise de sortir de l’auto-censure qui peut brider prématurément l’exploration de nouvelles dimensions. Dès lors, Daimler peut tenter plus facilement de se réinventer en allant au delà de son seul statut de constructeur automobile.
Car2Go est l’un de ses projets nés de la plate-forme d’innovation participative de Daimler. Ce service de partage de véhicules à la demande sera mis en service en 2011, en Allemagne et au Texas, d’abord. Le toît photovoltaïque de la Smart est un autre projet apparu sur l’écran de Business Innovation. Tout comme la Mercedes-Benz Driving Academy, une école de conduite pour jeunes adolescents.
Critique pour la croissance future de Daimler
Selon cet article de The Economist, le programme Business Innovation de Daimler est considéré comme l’une des initiatives importantes destinées à assurer les débouchés et la croissance future du groupe automobile allemand.
De fait. Pour recevoir l’approbation pour une mise en oeuve, chaque projet retenu doit avoir démontré que Daimler pourra générer sur celui-ci un chiffre d’affaires minimal de 100 millions d’euros par an, avec un marché global évalué à plus de 1 milliard d’euros.
Belle aplication de “crowdsourcing interne.
G.Van Simpsen (BLE.associates)
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