Published by Securex, on 02/09/2012
Début août, divers journaux ont affirmé à la une que « Le Belge a la carrière la plus courte d’Europe », faisant ainsi référence à un récent rapport européen sur les pensions (Pension Adequacy 2012-2050). Chacun sait que la carrière professionnelle active du Belge s’est plutôt raccourcie qu’allongée au cours de la dernière décennie… La question qui se pose, dès lors, est de savoir comment nous parviendrons à infléchir cette tendance. Ce revirement est indispensable si nous voulons garantir le financement de nos pensions dans le futur, cela ne fait aucun doute… mais qui fera le premier pas et pourquoi voudrions-nous travailler plus longtemps ?
Le gouvernement a récemment déjà pris certaines initiatives (comme la suppression de la prépension, l’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans, un plan de mise à l’emploi pour les seniors) et envisagera probablement aussi de nouvelles mesures supplémentaires destinées à freiner, voire à pénaliser les départs anticipés… La motivation est donc stimulée et fortement suscitée par un élan de solidarité presque imposé : celui qui prendra tout de même sa pension plus tôt que prévu recueillera le regard réprobateur de la société et en éprouvera un sentiment de culpabilité… Nous parlons, dans ce cas, d’une ‘motivation contrôlée’ (cf. White Paper ‘Un nouveau regard sur la motivation, 2009‘.
Que cela suffise réellement à maintenir les gens plus longtemps au travail nous semble très incertain… Bien plus que « l’obligation », nous devons, à notre avis, favoriser la « capacité » et surtout la « volonté » à travailler plus longtemps en considérant cette prolongation comme une responsabilité partagée du gouvernement, des employeurs, des partenaires sociaux et du travailleur lui-même. Par la « capacité » à conserver son activité professionnelle plus longtemps, nous entendons la stimulation et la création d’un environnement de travail et de vie qui permette de préserver une forme physique et mentale sur le long terme pour rester actif. Une étude menée à cet égard par le professeur Geert Van Ooteghem, dans le cadre du lancement de Flanders Synergie, a révélé qu’une part importante des emplois en Flandre sont « pathogènes », à cause d’un manque de capacité de gestion (autonomie) couplé à une hausse de la charge de travail et des exigences liées à la tâche. Le tout résultant en une surcharge mentale et, par conséquent, en une augmentation du stress dysfonctionnel…Par la « volonté » de travailler plus longtemps, nous entendons la mesure dans laquelle quelqu’un est stimulé intrinsèquement par son travail et éprouve par là une véritable raison d’être et même une forme de passion dans ses activités professionnelles. Nous parlons ici de motivation autonome couvrant trois besoins psychologiques fondamentaux : le besoin d’autonomie, la solidarité relationnelle et le sentiment de se savoir performant et d’en obtenir une reconnaissance et une appréciation de la part de son entourage…
Une enquête récente que nous avons menée au sujet de l’impact du « bonheur au travail » sur le désir de travailler plus longtemps a révélé encore une fois l’intérêt de se préoccuper avant tout des aspects santé et de la motivation autonome. Cette forme de motivation présente d’ailleurs des avantages pour toutes les parties prenantes et contribue à une disponibilité durable. Elle augmente, par conséquent, les chances d’une carrière plus longue. Le rapport relatif à cette enquête sera disponible dès la mi-septembre et sera commenté lors d’un séminaire organisé en collaboration avec Peoplesphere. Nous y aborderons également les différentes initiatives concrètes que nous pouvons prendre à cet égard en tant qu’employeurs pour progresser dans ce sens.
Frank Vander Sijpe (Director HR Research Securex Group – Frank.Vander.Sijpe@securex.be)
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