Published by Jean-Yves Huwart, on 22/12/2012
La crise économique fragilise aujourd’hui nombre d’entreprises bien installées.
La conjoncture n’est toutefois pas la seule cause des difficultés que traversent certaines organisations.
Beaucoup sont confrontées à des changements plus brusques qu’auparavant dans les modèles économiques et les habitudes des consommateurs dans leurs secteurs d’activité respectifs. Elles ne parviennent pas à y répondre. Leur approche en matière d’innovation est trop lente et prévisible…
Le site Ars Technica mentionnait cette semaine une brève liste d’entreprises dont la situation commerciale et financière risquait de se détériorer encore, cette année, en raison de leurs difficultés à renouer avec une logique d’innovation de rupture. Parmi ces entreprises, l’équipementier finlandais Nokia ou le constructeur d’ordinateurs Dell.
Déconstruire, dynamiser, ouvrir, enrichir, accélérer les processus d‘innovation devient une question vitale pour nombre d’organisations.
La prise de conscience existe, cela dit. Acculées ou anticipant simplement sur l’avenir qui les attend, certaines sortent peu à peu d’une vision trop « mécanique » de l’innovation.
Sans généraliser, les indices d’un changement de mentalité se font jour, observe Haydn Shaughnessy, consultant en innovation et auteur du livre « The Elastic Enterprise« .
Pour lui, 2013 devrait être l’année des innovateurs. En voici quelques uns qui justifient sont optimisme :
Haydn Shaughnessy rencontre souvent les directeurs d’innovation d’un grand nombre d’entreprises.
Jusqu’ici, dans le cadre de ses rencontre, le consultant était souvent déçu par le manque de sincérité des responsables d’innovation par rapport à leur volonté réelle d’aller plus loin dans l’ouverture des processus d’innovation.
Les choses changent :
« Pour la première fois depuis des années, j’ai le sentiment que les entreprises tentent, enfin, de trouver la voie pour se métamorphoser en véritable moteur d’innovation, indique Saughnessy. (…) L’innovation n’est plus aussi isolée qu’auparavant. Lentement, elle devient une méthode de transformation qui concerne ou implique les différentes couches de l’organisation. »
Voici seulement trois ans, la thématique de l’innovation se limitait à émettre des slogans sur le fait de libérer la créativité et de s’ouvrir aux idées inspirantes. Bien souvent, on restait dans le registre de l’incantation.
On en est toujours partiellement là, mais les choses évoluent, juge Haydn Shaughnessy :
« Les méthodes et les processus enseignés et mis en pratique pour accompagner l’innovation étaient, jusque là, très formels et complexes… »
Désormais, l’innovation devient moins institutionnelle, plus réactive. Les architectures se redessinent.
« … De nouvelles méthodes en provenance du milieu des startups ou de la philosophie « lean » sont en train d’émerger afin d’apporter des réponses aux défis de l’agilité (…) Certains dirigeants commencent à accepter et à croire en leur capacité de naviguer dans une forme plus grande de chaos maîtrisable. »
La plupart des entreprises jonglent aujourd’hui avec deux modèles d’innovation, note Haydn Shaughnessy.
Le premier est l’approche traditionnelle linéaire : partir du laboratoire pour arriver au marché dans un processus continu.
Le second est le modèle basé sur le développement de services.
Dans ce dernier segment, le développement des services, les choses bougent également, auujourd’hui, commente-t-il :
« Il ne s’agit plus seulement d’accompagner la vente d’un produit d’un package de services afin de protéger le premier. (…) Les plates-formes digitales permettent désormais de décliner les offres de façon beaucoup plus interactives et évolutive, en compagnie des clients et utilisateurs. Elles permettent de cibler plus finement des niches des marchés hors de portée jusque là. »
Les directeurs de l’innovation, quand ils existaient jadis dans l’organigramme d’une entreprise, étaient souvent cantonnés à une fonction visant à réduire les coûts. Ils se retrouvaient, aussi, souvent prisonniers d’agendas intenables, de délais trop courts, de ressources insuffisantes, de contraintes étouffantes, de systèmes de planification rigides ou d’ambitions irréalistes…
Ces dernières années, les résultats de ces processus d’innovation corsetés n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Une petite dose de liberté refait dès lors son apparition dans le domaine de l’innovation d’entreprise, avec une place plus grande laissée notamment à l’esprit d’entreprise et à l’intrapreneuriat. Le temps semble venu de ré-ouvrir le champ de l’innovation à la surprise et à l’inattendu.Lentement mais clairement, observe Haydn Shaughnessy.
Pour toutes ces raisons, donc, estime le consultant, il est des raisons d’être optimiste, pour 2013, sur la capacité de nos systèmes d’entreprise à s’insérer dans des modèles d’innovation capables de relever les défis plus complexes.
Encore une fois, des indices du changements sont là.
Je suis en train de relire votre “le second déclin de la Wallonie”. I like it.
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