Published by Securex, on 28/08/2013
A propos de football
Les présidents respectifs du SV Zulte Waregem et du Standard de Liège ont fait la une de tous les journaux ces dernières semaines et derniers mois. Mine de rien, ils ont suscité de vives réactions dans leur clan de supporters respectif. Revenons brièvement sur les événements. A Zulte Waregem, qui a manqué le titre de justesse après une saison exceptionnelle, le CEO Patrick Decuyper a annoncé tout de go qu’il envisageait de déménager le numéro de matricule du club au FC Beerschot d’Anvers, qui a, entre-temps, rendu l’âme. Au Standard, le président Duchâtelet a décidé de limoger son entraîneur Mircea Rednic peu de temps après avoir décroché un ticket européen avec une victoire 7-0 à domicile (!) lors de l’ultime match contre La Gantoise. Rednic avait pourtant rendu le sourire aux Liégeois après un début de saison extrêmement décevant.
A propos de leadership
Pourquoi ces décisions « sportives » de personnes à première vue très expérimentées et brillantes dans le monde de l’entreprise suscitent-elles tant d’émoi ? Pourquoi ne parviennent-elles pas à transposer les clés du succès dans le monde des affaires dans un autre contexte ? Tentative d’explication…
Un CEO d’entreprise doit essentiellement rendre des comptes sur les résultats financiers de son organisation au Conseil d’administration où les représentants des actionnaires veillent à la rentabilité, au résultat et aux perspectives en termes de dividendes en fin de parcours. Une « bonne gestion », c’est prendre les bonnes décisions, même si elles ne paraissent pas toujours logiques aux yeux des collaborateurs internes ou du monde extérieur. Dans ce cas, un CEO doit défendre, expliquer et rationaliser sa politique. Après un certain temps, et parfois l’un ou l’autre épisode de vives actions syndicales, la tempête se calme d’elle-même.
A propos d’engagement
Tout est différent dans le football. Impossible, en effet, de comparer les supporters avec les travailleurs d’une entreprise. Ils se sentent souvent bien plus engagés vis-à-vis de leur club et de ses couleurs. Cet attachement va parfois très loin. Certains sont supporters du même club depuis des générations. Ils le suivent en déplacement à travers tout le pays et même au-delà de nos frontières lors des compétitions européennes. Ils portent des écharpes et des bonnets aux couleurs de leur club et agitent des calicots ornés de l’emblème. Ils affichent des posters de leurs héros sur leur lieu de travail ou leur lieu de vie. Certains se font même tatouer le logo du club sur le corps… Autant de pratiques rarement identifiées dans les entreprises. L’engagement et l’implication qui caractérisent les supporters les lient comme les membres d’une même « tribu ». Selon Wikepedia, « une tribu trouve son origine dans des familles apparentées dont le principal élément commun est la culture et les pratiques communes. Elle comporte souvent des leaders informels et nourrit des traditions au fil des siècles ». On comprend maintenant pourquoi un président d’association de supporters comme Louis Small (association de supporters La Famille des Rouches) jouit d’un tel pouvoir dans la pratique, même s’il n’exerce qu’une fonction symbolique. Il incarne, en effet, le supporter inconditionnel qui, contrairement à un CEO qui n’est que de passage dans l’histoire du club, est ancré dans son club de manière profonde et intemporelle. Je vous recommande, à cet égard, la lecture de l’ouvrage de Desmond Morris « The Soccer Tribe » (1981).
Le vrai supporter veut être fier de son équipe. Il veut fêter des exploits sportifs. L’aspect financier l’intéresse beaucoup moins. Il défend son équipe coûte que coûte, même dans les moments plus difficiles. Il se sent l’âme d’un ambassadeur et assume ce rôle spontanément dans toutes les situations impliquant son club. Il peut se montrer exubérant lorsque l’équipe est dans un bon jour, mais il peut aussi se sentir très mal, jusqu’à devenir revêche, en cas de défaite ou s’il est porté préjudice à son club. Vous reconnaissez aussi ces caractéristiques chez tous vos travailleurs ? En effet…
(Frank Vander Sijpe, Directeur HR Research Securex)
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