Published by Securex, on 06/04/2014
HR Research Securex publie traditionnellement vers mars/avril des chiffres représentatifs de la rotation et de l’absentéisme de la population active belge de l’année précédente, sur la base des informations particulièrement riches dont dispose son secrétariat social. L’absentéisme et la rotation sont d’importants indicateurs pour évaluer la politique (RH). À cet égard, ils peuvent être comparés à la fonction qu’avaient les canaris dans les mines de charbon. Quand tout allait bien, ces petits volatiles enchantaient les galeries par leur chant. S’ils restaient cois et sans énergie, le coup de grisou était inévitable et quitter la mine au plus vite devenait indispensable. L’évolution des chiffres d’absentéisme et de rotation nous permet d’identifier des tendances et des mouvements, mais aussi de nous comparer à la moyenne du marché en fonction d’une série de variables liées à l’entreprise (région, secteur…) ou pas (âge, sexe…). À une époque où les données sont toujours plus importantes, dans l’univers RH aussi, ces chiffres constituent des balises fiables pour l’évaluation de la politique menée.
Sur le plan socioéconomique, 2013 fut une année encore et toujours marquée par l’incertitude conjoncturelle et la crise. Épinglons, en ce sens, le record de faillites à nouveau enregistré en 2013, le nombre massif de licenciements secs et les pics des statistiques du chômage. En 2013, la Belgique a perdu plus d’emplois qu’elle n’en a créés. Ces mauvaises nouvelles ont d’ailleurs régulièrement fait la une des médias tout au long de l’année.
C’est à la lumière de ce décor et dans ce climat que nous devons interpréter les chiffres de l’absentéisme et de la rotation, en 2013. Les travailleurs cherchent aujourd’hui plus que jamais la « sécurité ». La sécurité d’un job (« fixe ») existant l’emporte sur la relative incertitude d’un nouvel emploi. Ce point explique, selon nous, en partie pourquoi la fonction publique (à travers le Selor) a pu compter sur un record de candidatures en 2013.
Que cette sécurité sous la forme d’un contrat à durée indéterminée pour ceux qui quittent l’école aussi reste longtemps encore la règle sur le marché du travail est aujourd’hui incertain. Combinée à l’instauration du statut unique (avec la suppression de la période d’essai), l’incertitude économique devrait conduire à plus de contrats à durée déterminée. Même si nous notons les premiers signes d’une prudente reprise depuis début 2014, la question reste de savoir dans quelle mesure les chefs d’entreprise seront encore enclins à procéder à court terme à des embauches « fixes », hormis dans les secteurs en pénurie.
Sur le plan de l’absentéisme, nous constatons que de plus en plus de travailleurs s’enlisent dans ce que l’on qualifie d’absence de longue durée pour maladie (> 1 an !) sous l’influence du vieillissement de la population, de la perception de la charge de travail physique et mentale et de la perspective de devoir travailler plus longtemps. L’augmentation structurelle de l’absentéisme de longue durée propulse l’absentéisme total vers des niveaux inédits.
La combinaison du recul de la rotation volontaire et de l’augmentation de l’absentéisme de longue durée n’est pas une bonne chose et suggère un éventuel « coup de grisou » dans les entreprises. Elle s’accompagne de conséquences néfastes pour tout le monde : la société en général, les employeurs et les travailleurs.
Inscrivez-vous dès maintenant aux livres blancs (www.securex.be) et découvrez, dans les semaines à venir, les chiffres les plus intéressants en détail. Prenez également connaissance de la manière dont vous pouvez appréhender cette situation dans votre entreprise et, espérons-le, faire chanter à nouveau vos canaris.
Frank Vander Sijpe (Directeur HR Research Securex)
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