Published by Guests, on 28/10/2020
Par Sandra Wilikens (Chief Human Resources Officer chez BNP Paribas Fortis)
Nous avons trop longtemps négligé notre planète. Avec nos collaborateurs et nos clients, nous réunissons à nouveau l’humain, l’économie et l’écologie.
Ces derniers temps, j’entends souvent dire que la crise du coronavirus a replacé l’humain au centre de nos préoccupations. Je trouve ça étrange, car en tant que DRH, j’ai toujours considéré que c’était le plus important. Bien entendu, la façon dont nous communiquons et travaillons ensemble a changé ces derniers mois. Cela a été et reste d’ailleurs un grand défi.
Connecter, du jour au lendemain, 11.000 collaborateurs travaillant de chez eux à notre plateforme informatique n’a pas été une mince affaire. Mais, en toute honnêteté, l’aspect technique n’a pas été la partie la plus difficile. Fédérer des collaborateurs physiquement séparés de leurs collègues est bien plus compliqué.
Les collaborateurs de la nouvelle génération font leur travail parce qu’ils le jugent important, pas parce que leur responsable le leur a demandé. Le modèle hiérarchique traditionnel vit ses derniers instants; la crise actuelle n’a fait qu’accélérer cette évolution. À l’avenir, nous nous laisserons davantage inspirer par des leaders empathiques qui accordent leur confiance à leurs collaborateurs et communiquent de manière transparente. Les employés veulent être certains d’avoir un impact réel, de participer à la réalisation des objectifs de leur employeur et d’apporter leur contribution à un ensemble plus vaste.
Évolution durable
Toutes les entreprises, y compris les institutions financières, peuvent contribuer à ce projet global. La crise sanitaire a démontré que le climat et l’environnement avaient des conséquences directes sur notre vie et notre économie. Nous avons trop longtemps négligé notre planète. Nous ne pouvons absolument pas continuer comme avant la crise.
BNP Paribas Fortis tient également à assumer son rôle sociétal. En tant que banquiers positifs, nous croyons à un futur qui rapproche l’humain, l’économie et l’écologie. Grâce à notre force de frappe financière, à nos collaborateurs et à nos clients, nous faisons en sorte que ces changements prennent la bonne direction. Nous rendrons possible la révolution durable tout comme nous avons rendu possibles les trois précédentes révolutions industrielles.
Nos enfants n’accepteront pas que nous n’ayons rien fait. Ce devrait être une motivation suffisante pour changer le monde.
Et non, il ne s’agit pas de greenwashing. Nous ne nous prétendons pas plus durables que nous ne le sommes réellement. Nous traduisons nos convictions en actes concrets. Depuis 2015, nous proposons les investissements durables à nos clients de la banque privée comme first and preferred offer. Résultat: nos clients ont déjà investi plus de 25 milliards d’euros dans des entreprises affichant de bons scores sur les plans environnemental, sociétal et de gouvernance.
Nous innovons aussi dans notre politique de crédit, avec des taux d’intérêt liés à des objectifs de durabilité. Nous accordons un bonus aux entreprises ayant un impact positif et nous réduisons le risque d’impact négatif en augmentant le taux d’intérêt. Dans le futur, ces formules seront l’une des clés pour financer et encourager la transition vers un monde plus durable.
Blended finance
Au sein de notre Sustainable Business Competence Centre, nous réfléchissons avec nos clients entrepreneurs à la manière dont nous pouvons développer des business models durables. C’est ça aussi, le Positive Banking. À ce jour, nous avons investi 1,2 milliard d’euros dans des projets locaux permettant d’économiser l’énergie. Nous finançons aussi l’économie circulaire. Et nous faisons le maximum pour que de nouveaux projets se concrétisent au cours des prochaines années. À Ostende, nous collaborons par exemple avec Aerocircular, une entreprise qui démantèle des avions et donne une deuxième vie aux pièces détachées. C’est un projet unique en Belgique et un bel exemple de la manière dont des déchets peuvent être transformés en matières premières.
Les institutions financières constituent un maillon important de la chaîne qui nous mènera à une économie durable, mais nous ne sommes pas les seuls acteurs. À l’avenir, l’innovation et la durabilité seront de plus en plus financées via la blended finance, un mélange d’investissements privés, de fonds publics et de dons.
Les banques y joueront un rôle crucial en réunissant et en accompagnant divers acteurs autour d’un objectif commun. Quels sont les subsides publics disponibles? Quels fonds de pension et/ou acteurs du private equity pouvons-nous rassembler autour de la table? Comment intégrer le wealth management? Cela me fait penser à ce proverbe africain: It takes a village to raise a child.
Pour garantir notre avenir et celui de nos enfants, nous avons besoin de tout le monde. Nous n’avons pas le choix. Nos enfants n’accepteront pas que nous n’ayons rien fait. Ce devrait être une motivation suffisante pour changer le monde.
Attention à la fracture numérique
Dans la nouvelle réalité qui est la nôtre, nous devons relever de nombreux défis. Comment les entreprises continueront-elles à motiver leurs collaborateurs durant les sombres mois d’hiver? L’accélération de la numérisation, autre conséquence de la crise du coronavirus, nous offre sans aucun doute des solutions, mais nous devons faire attention à ne laisser personne au bord du chemin. Sans accès aux outils numériques et sans culture numérique, les possibilités se réduisent considérablement dans notre société. Dès lors, nous ne pouvons perdre de vue la problématique de la pauvreté. Nous y travaillons également.
(Cet article est paru initialement sur lecho.be)
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